Windows on the world
On peut reprocher ce qu’on veut à Frédéric Beigbeder, mais certainement pas son manque de courage. Après s’être fait humilié par la déroute de son Hyper Show sur Canal + et avoir pris les rênes de la direction littéraire des éditions Flammarion, il ne se cache pas derrière les livres des autres et publie un excellent roman sur le sujet-vedette de cette rentrée littéraire : les funestes attentats du 11-Septembre 2001, point aveugle de notre histoire et véritable signature de l’entrée de l’Occident dans le troisième millénaire.
Ici, le lecteur passera, de chapitre en chapitre et de minute et en minute, du restaurant chic Windows of the World, située en haut d’une des tours du World Trade Center, où petit-déjeunent, le 11 septembre 2001, un agent immobilier et sa progéniture de passage à New York, à la Tour Montparnasse, où petit-déjeune au Ciel de Paris, un an plus tard, un certain Frédéric Beigbeder.
Depuis New York, le père de famille parvenu voit le défilé de sa vie en même temps que la mort avance tandis que, depuis Paris, Frédéric Beigbeder scrute le défilé de ses jours à lui. Voilà donc pour le décor et la structure du livre : la créature imaginaire de Frédéric Beigbeder face à Frédéric Beigbeder himself, le temps d’une discussion à distance physique et temporelle sur la fiction et la réalité, sur le destin et la mort, sur la consommation et la culture, sur la complexité des relations entre l’Amérique et la France, etc.
Le meilleur livre de Frédéric Beigbeder, de loin. Ou plutôt de haut.
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